Chiffres clés du tourisme pour Savoie Mont-Blanc
Savoie Mont-Blanc tourisme vient de publier les chiffres clés du tourisme pour les deux départements savoyards.
Beaucoup de chiffres qui méritent l’attention de nos décideurs et futurs députés car ils permettent de déceler des tendances positives mais aussi moins réjouissantes comme la fréquentation hôtelière qui enregistre une baisse de 14% entre 1998 et 2015. Je suis certain que les responsables du tourisme local ont pleinement conscience de cette problématique et sont tous à la recherche de solution. Mais au niveau national, l’industrie du tourisme attends toujours un(e ) leader.
Dommage que les données des hébergements de l’économie du partage ne soit pas comptabilisées car elles pourraient expliquer la baisse des nuitées hôtelières.
#tourisme
http://pro.savoie-mont-blanc.com/…/3414412b62c175769ae7c06b…
10 facteurs pour stimuler l’innovation pour le tourisme
10/06/2017 – La semaine dernière, un panel de 25 professionnels du tourisme s’est réuni à Sierre (Valais – Suisse) pour réfléchir autour du thème de l’innovation en matière touristique. Ce petit groupe issu de différents horizons géographiques (Belgique, Canada, France et Suisse) répondait à une invitation de Jean-Luc BOULIN Directeur de la Mission des Offices de tourisme de la Nouvelle Aquitaine (MONA) pour les 6ème francophonies du e-tourisme
Durant 3 jours, les ateliers et échanges d’expériences se sont succèdés. Dans le même temps, quelques membres étaient chargés de conceptualiser le processus d’innovation de chacune des expériences présentées. Ceci les a conduits à identifier 10 facteurs ayant un impact sur l’existence, la nature et l’ampleur de cette innovation.
Avant de présenter les 10 facteurs identifiés par le groupe d’experts, Isabelle RAWART, Digital Stratégiste pour la Wallonie, a précisé que les innovations étaient largement dépendantes de 3 éléments :
– Les talents disponibles
– Le terreau
– Le potentiel de l’innovation
L’émergence d’innovations se trouve donc favorisée lorsque ces trois éléments sont optimisés. Un terreau favorable, des perspectives positives pour l’innovation en elle-même et la présence de talent au sein des écosystèmes concernés. Autant d’élément que nous retrouvons en faisant l’inventaires des 10 facteurs
Je reprends ici dans l’ordre de leur présentation les 10 facteurs en les commentant et justifiant ces choix avec quelques éléments complémentaires de mon cru. :
- Leadership: A l’aulne des travaux du psychologue Jean PIAGET la présence d’un LEADER (convaincu, meneur, visionnaire, rassembleur, animateur, idéateur, manager agile et révélateur de talents et de potentiels humains) est nécessaire. Cette personne sera à l’origine d’un processus de leadership adaptatif[1] afin que des solutions novatrices soient imaginées.
- Sans stratégie définie et écrite, il ne peut y avoir de vision commune, d’objectifs et de cibles à atteindre et donc pas de roadmap.
- Un sentiment de confiance doit exister pour permettre l’activation et la mobilisation des personnes impliquées dans les écosystèmes interne et externe autour de valeurs partagées
- Le terreau doit avoir une attitude sensible à l’ouverture matérialisée par une perméabilité au changement, à la transparence, à l’accueil de la nouveauté et la volonté de casser les silos si nombreux au sein de l’industrie touristique. Ceci implique l’acceptation de la diversité et de la mixité culturelle. Je crois ainsi que c’est l’une des conditions primordiales pour la mise en œuvre des packages dynamiques qui sont l’un des socles du tourisme expérientiel.
- L’innovation suppose avant tout que les écosystèmes acceptent la notion de risque et de l’échec. Cela passe par des attitudes audacieuses, souvent de nouveaux apprentissages qui ne peuvent être mis en œuvre sans une évaluation continue. Evaluation qui entraînera souvent la création de nouveaux indicateurs statistiques. Bref, le droit à l’erreur est également un facteur important du processus d’innovation.
- A juste raison, Jean-Luc BOULIN, directeur du MONA me déclarait en aparté qu’historiquement l’industrie du tourisme a été organisée autour de la notion de ‘destination’. On peut aujourd’hui se demander si cela est toujours pertinent, les différentes strates des DMO ayant été créées à une époque où les touristes étaient moins mobiles qu’aujourd’hui. Les clients ont changé et changent toujours avec leurs besoins. La prise en compte de leurs retours d’expériences devrait primer sur les organisations territoriales. Ainsi dans les Alpes, des charters entiers de touristes asiatiques atterrissent à Zurich et des cohortes de visiteurs transitent par Lucerne, Interlaken, Zermatt, Genève, Chamonix et quelques fois par Annecy, Turin ou Paris.Dans ce cas la notion de territoire a-t ’elle encore un sens ? Oui s’il on parle au nom de l’Europe ou des Alpes. Sans doute beaucoup moins au niveau d’un OT local. Les plus curieux d’entre vous visiteront le site du programme « Silk Road » de l’UNWTO. Un programme supra national concernant plusieurs pays et donc de nombreuses destinations. Mais encore plus intéressant, a l’aulne de la faiblesse du rôle des DMO vous découvrirez que Tripadvisor devient l’un des promoteurs[2] de cette expérience touristique. N’est-ce pas là une remise en cause du rôle des OT. Par ailleurs, il ne s’agit pas seulement d’analyser le comportement des acheteurs mais essayer de convaincre des prospects qui n’ont donc pas encore été qualifié de client. Prospects qui ne peuvent plus être considérés comme une masse non discriminée, mais qui nécessitent d’avoir une « approche client » de plus en plus individualisée. C’est souvent en les écoutant que de nouvelles innovations voient le jour en sachant que les techniques du marketing prédictif et du « marketing automation » permettent de proposer des expériences touristiques mieux adaptées aux attentes. Des concepts et outils permettent, par exemple, à la station de ski de Val Thorens de décliner un slogan marketing percutant et efficace : « de l’or banc aux clients en or ! ». En effet, les résultats sont impressionnants : + 474€ de valeur client, 2,8 fois plus de taux de retour, une consommation multipliée par 2.9 pour les clients traqués (ils seraient plus de 800’000…).
- L’émergence d’innovations au sein d’une communauté, au-delà des apports d’un leader, est souvent la résultante d’apports externes. C’est ce que Joël DE ROSNAY appelle l’antientropie dans son approche d’une vision globale des systèmes (Le Macroscope). En effet sans l’intégration d’expertise, de nouvelles compétences l’intelligence collective aura plus de difficulté à évoluer voire à diminuer sous les effets entropiques. Le recours à des formules d’accompagnement financier, technologique et autres domaines favorise aussi l’innovation au sein d’un écosystème.
- La pertinence et la qualité de la gouvernance permettant la mobilisation, la mise en réseau, la coopération des acteurs tout en assurant une mutualisation des ressources et leur complémentarité a également été un élément discriminant.
- En complément des facteurs de leadership et de gouvernance abordés précédemment, les principes de management moderne (engagement, empowerment, émulation et stimulation de l’environnement) influent naturellement sur l’émergence d’innovations.
- Enfin, la possibilité et la volonté de procéder à expérimentations représentent une garantie du bon développement des innovations. Il s’agira alors de tester la mise en œuvre, de trouver des terrains d’expérimentation, de réaliser des tests de marchés, d’évaluer les premiers résultats obtenus et de procéder à des ajustements.
[1] Selon Wikibéral « le leadership adaptatif est un processus d’interactions intentionnelles des agents humains (isolés ou en groupe) qui génèrent des solutions avancées et novatrices pour répondre aux besoins d’adaptation de l’organisation. Ce leadership adaptatif et flexible produit des idées originales, innovantes et facilitent le changement sans passer par un leadership autoritaire. Plusieurs modèles de leadership adaptatif ont été conceptualisés dont certains portent sur les notions d’assimilation et d’accommodation issues de chez Jean Piaget.
[2] http://cf.cdn.unwto.org/sites/all/files/pdf/travel_trends_guide_ta_final.pdf
Une perte de 10 milliards en 5 ans pour le tourisme
7/06/17 – Cet article des Echos de ce jour m’a dans un premier temps, interpellé, car son auteur argumente sur le fait que l’offre touristique française serait « insuffisamment adaptée à la jeune génération » : les millennials. En fait, Benjamin GRANGE reprend des éléments d’une étude publiée en mars dernier par l’Institut Montaigne « Le tourisme français en perte de vitesse ». En effet, derrière le nombre de touristes arrivant sur notre territoire (84.5 millions en 2015) positionnant la France en tête des destinations touristiques, d’autres données statistiques sont moins réjouissantes. En termes de parts de marché, nous avons perdu 1 point entre 2010 ET 2015 sur un marché en progression de 49%. Notre pays est maintenant derrière les Etats-Unis, la Chine et l’Espagne avec seulement 4% de part de marché pas très loin de la Thaïlande.
~10 milliards de recettes non réalisées
L’auteur de l’article des Echos conclu donc qu’un point de part de marché perdu pour un marché estimé à 1110 milliards d’euros correspondent à ~10 milliards de recettes non réalisées sur notre territoire.
Bien que l’auteur de cet article, prenne la précaution de mentionner de nombreuses raisons de cette panne relative de croissance, il concentre ses propositions sur l’attractivité des expériences touristiques françaises peuvent avoir sur les millennials. Ce n’est pas faux, mais pour le moins incomplet.
Pour le développement du tourisme expérientiel
Je commencerai par la notion d’« expérience touristique » qui reste un concept qui n’est pas pris en compte par les statisticiens. Seules, ou presque, les nuitées sont recensées et comptabilisées, car c’est l’unité de compte principale pour la mise en marché des « produits » touristiques. La mise en œuvre de nouveaux outils statistiques (une recommandation aussi proposée par les rédacteurs du rapport de l’Institut Montaigne) et surtout la conception et la mise en marché de packages dynamiques devraient contribuer marginalement à augmenter le CA moyen par touriste. Ainsi une étude récente des CCI pour la Région Auvergne-Rhône-Alpes démontre qu’un tourisme itinérant dépense 15 à 20% de plus par jour qu’un client en séjour et qu’en plus il séjourne aussi durant les intersaisons.
Les autres propositions de l’Institut Montaigne
Le rapport de l’Institut Montaigne présente aussi 10 propositions, articulées autour de 4 axes, toutes aussi intéressantes les unes que les autres :
Axe 1 : refondre notre système statistique de mesure du tourisme pour le mettre en conformité avec les nouveaux usages numériques et le rendre disponible et lisible pour l’ensemble des acteurs
Axe 2 : restaurer la compétitivité internationale des acteurs du tourisme en France en veillant à la simplicité et à l’utilité de toute réglementation future et en l’évaluant à l’aune de la valeur ajoutée touristique.
Axe 3 : Aligner les stratégies marketing des entreprises du tourisme avec la stratégie de promotion nationale définie par Atout France.
Axe 4 : Créer des synergies fortes entre le secteur du tourisme et le dynamisme du secteur numérique en France.
Je vous renvoie aux textes disponibles en ligne pour découvrir le détail de ces propositions.
http://www.institutmontaigne.org/res/files/publications/tourisme-en-france-cliquez-ici-pour-rafraichir-resume.pdf
http://www.institutmontaigne.org/res/files/publications/tourisme-en-france-cliquez-ici-pour-rafraichir-rapport.pdf
Un des premiers bots, conseillers de voyage virtuel français
17/5/2017 – La grande majorité des systèmes de recommandations automatisés présents sur le marché se concentre actuellement sur les hébergements et le transport, car, historiquement ces deux groupes d’acteurs touristiques acceptent de payer des commissions à leurs prescripteurs. Tourisbot innove dans au moins deux domaines. Le premier : son créateur Mathieu DUBOY a choisi d’utiliser la plateforme de bot de Facebook/Messager. Le second tient au fait qu’il a spécialisé son bot sur les richesses culturelles de notre pays. Ce n’est pas moins de 40’000 monuments et sites protégés, 42 sites classés au patrimoine mondial de l’humanité ou encore 8000 musées qui sont autant de points d’intérêts (POI) pour les 85 millions de visiteurs sur notre territoire.
Avec cette approche, nous collons beaucoup mieux aux attentes des touristes qui cherchent avant tout une activité avant de choisir un lit. Tourisbot est donc une source d’inspiration qui permettra de mettre en valeur les grands spots, mais aussi des lieux moins connus qui sont pourtant dignes d’intérêt. On rentre enfin dans le domaine du tourisme expérienciel. Ainsi pour ma recherche destinée à illustrer cet article, le conseiller de voyage virtuel me propose bien entendu le Palais de l’Isle à Annecy, mais aussi deux églises toutes proches de la vieille ville qui ne sont habituellement pas inscrites sur le parcours des touristes.
Le système est actuellement disponible 24h/24 en français uniquement (même si la majorité de nos visiteurs ne parlent pas la langue de Molière). Outre une photo du POI, les descriptions sont extraites de Wikipedia. Le bot est accessible depuis un smartphone ou un navigateur web puisqu’il hérite des fonctionnalités de Messager
Les prochains développements de ce bot
Mathieu DUBOY prépare une version qui permettra d’obtenir les horaires de train et des possibilités de partage des propositions obtenues avec vos amis toujours sur Facebook.
Il est toutefois regrettable que les données ne soient pas extraites des systèmes d’information touristique (SIT). Mathieu DUBOY déclare, à juste raison que « les données que j’utilise actuellement ont une portée nationale et sont issues de Google, data.gouv, INSEE. Le problème avec ce genre de réseaux tels que l’APIDAE est justement le manque de contributeurs. Les données sont formidables et très facilement exploitables, mais n’ont pas une portée globale, nationale. C’est dommage ! « .
Le futur Ministre ou Secrétaire d’Etat au Tourisme entendra-t-il ce message et sera-t-il en mesure d’harmoniser les SIT des différentes régions pour qu’au minimum nous ayons une structure des données commune ?
Pour en savoir plus :
www.tourisbot.fr
Congrès de l’International Federation for IT in Tourism & Travel (ENTER2018)
J’ai le plaisir de relayer une double invitation auprès de mes lecteurs francophones passionnés par l’e-Tourisme et les concepts et techniques sous-jacentes du e-Tourisme. L’International Federation for IT in Tourism and Travel (#IFITT.net) tiendra son 20e congrès annuel à #jönköping (Suède) en janvier prochain (#ENTER2018). Nous actuellement dans la phase de recrutement des intervenants.
La première proposition s’adresse aux universitaires qui souhaitent publier les résultats de leurs recherches. Un call-for-paper est actuellement en cours. Les papiers seront sélectionnés par les membres du comité scientifique. Les papiers retenus feront l’objet d’une publication dans un ouvrage de Springler.
La seconde opportunité s’adresse aux responsables des destinations et des entreprises opérant dans ce secteur industriel ou fournissant des services aux acteurs du tourisme. Ils trouveront lors de cette conférence la possibilité de donner de la visibilité à leur innovations.
De manière non limitative, les sujets qui nous intéressent sont :
- Dynamic packaging including standards (Open Travel Alliance, Schemas.org, Viator…)
- Virtual agents, virtual concierges such as Cortana, Watson, Siri, Google now, VIV.ai et al., how are they entering into the tourism world?
- Natural Language Processing (#NLP)
- Neural Networks
- Avatars (#bots #chatbots )
- Artificial Intelligence (#Ai #IA)
- Machine Learning (#ML_NLP #MachineLearning))
- State of the art of Big data (#bigdata)
- Smart resorts supporting initiatives
- Robotics
- Computational Thinking
- Mobile services and Wearable Technologies
- Hotel & Restaurant serious game and simulation
- E-Learning & MOOC
- eMarketing case study
- ….
J’ai le plaisir de présider la partie « industrie » de cette conférence et je serai très heureux de pouvoir prendre en considération des candidatures francophones (même si la langue de présentation reste l’anglais).
N’hésitez pas à partager ces offres et à me contacter pour obtenir plus d’information.
Virtualisation des congrès
4/11/16 – Les 20 et 21 octobre, j’ai eu le plaisir de représenter l’International Federation for IT in Tourism & Travel (IFITT) lors d’un symposium WESTMMICE à Belgrade (Serbie) dédié aux MICE, c’est-à-dire les congrès ! Des représentants de la plupart des pays des Balkans étaient présents pour trouver les moyens de développer le tourisme d’affaires dans leurs territoires respectifs, un workshop étant tenu en parallèle avec plus d’une centaine de structures d’accueil et hôtels venus présenter leurs offres.
A cette occasion, j’ai choisi de leur parler de la virtualisation des congrès car ceux-ci sont principalement dédiés aux transferts des connaissances. Or, ce concept ne cesse d’évoluer avec Internet. Des wikis, des blogs, des MOOC permettent en un clic de tout savoir sur un sujet ou encore de suivre les news publiées pour un produit, une marque ou un leader de l’industrie. Youtube est devenu en quelques années, la seconde source d’information pour nos recherches. Des millions de vidéos sont à notre disposition pour présenter toutes sortes de produits, de solutions, de savoirs, de points de vue… rendant de plus en plus suranné les grands rendez-vous sous forme de congrès. Quelques un regretteront la disparation, toute relative, des contacts humains mais l’avantage économique et la nouvelle agilité trouvée dans les différentes formes d’accès aux connaissances font largement pencher la balance en faveur des moyens électroniques ceci d’autant que les réseaux sociaux compensent partiellement l’absence de contact humain. Il en est ainsi des meetings, symposiums et congrès dont les coûts restent importants pour les entreprises qui se voient dans l’obligation de limiter le nombre d’employés pouvant effectivement se rendre dans une autre ville pendant plusieurs jours.
#MICE #WESTMMICE #CONGRES #IFITT