Publication de « Comment optimiser l’usage d’OpenAI et ChatGPT ? – Le cas du tourisme> »

Annecy et Lausanne, le 17/02/2023 –Nous sommes ravis d’annoncer la publication de « Comment optimiser l’usage d’OpenAI et ChatGPT ? – Le cas du tourisme » coécrit par Claudia BENASSI-FALTYS et Jean-Claude MORAND. Cet ouvrage de 106 pages, explore les récents développements du traitement du langage naturel et leur impact sur l’industrie du tourisme.

Dans ce petit ouvrage, les auteurs examinent en détail les différents aspects liés à l’utilisation de ChatGPT pour le tourisme et l’hôtellerie, notamment les nouveaux usages et comportements qui émergent suite à l’annonce d’OpenAI de proposer son outil de traitement du langage naturel. Ils se concentrent sur les façons dont ce système peut améliorer les services aux clients et comment les socioprofessionnels de cette industrie peuvent s’en emparer.

Les lecteurs découvriront un nouveau paradigme pour la gestion des connaissances ainsi que les différentes méthodes pour optimiser ChatGPT et les limites du système actuel. Les présentations et les cas présentés permettent de comprendre comment cet outil peut améliorer l’expérience client et les incidences financières du recours à ce système. L’ouvrage propose également un glossaire pour décrypter le jargon de l’intelligence artificielle.

« Comment optimiser l’usage d’OpenAI et ChatGPT ? – Le cas du tourisme » est un ouvrage incontournable pour tous les professionnels du tourisme, ainsi que pour tous ceux qui s’intéressent aux récentes avancées en matière de traitement du langage naturel.

Les auteurs Claudia BENASSI-FALTYS et Jean-Claude MORAND apportent une contribution précieuse à la littérature sur le tourisme et le traitement du langage naturel leur travail est destiné à devenir une référence importante dans le domaine.

L’ouvrage est disponible sur AMAZON.FR sous deux formats : Kindle ou broché

Détails

·         ASIN ‏ : ‎ B0BVD5CW7T

·         Broché ‏ : ‎ 106 pages

·         ISBN-13 ‏ : ‎ 979-8374876307

·         Poids de l’article ‏ : ‎ 191 g

·         Dimensions ‏ : ‎ 13.97 x 0.61 x 21.59 cm

·         UNSPSC-Code ‏ : ‎ 55101500

Allons-nous vers un nouveau paradigme de la gestion de la connaissance en entreprise ?

Cet article a été écrit avec la collaboration de Jean-Claude MONNEY – Ex Chief Knowledge Officer – Microsoft Corp, son expérience actuelle de Senior Advisor – Digital Workplace and Knowledge Management – Monney Group, LLC – Californie – USA

04/02/2023 – Je finalise, avec Claudia BENASSI, un ouvrage traitant des avancées du traitement du langage naturel et plus particulièrement des annonces faites par Micosoft et OpenAI lors de l’introduction sur le marché de ChatGPT. En introduction de cet ouvrage, nos réflexions (avec l’autre Jean-Claude) se sont portées sur les processus de gestion de la connaissance. Je soumets ici, à votre critique, quelques idées concernant l’évolution de la gestion de la connaissance en entreprise suite à l’arrivée de ces nouveaux outils. Je développe ensuite ces paradigmes dans un ouvrage a paraître très prochainement.

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L’économie du savoir[1] a retenu l’attention de nombreux chercheurs du XXe siècle, sachant que certains parlent de capital cognitif[2] . D’où l’idée d’optimiser la connaissance organisationnelle en particulier dans les entreprises. Là encore, les chercheurs [en particulier NONAKA[3]] ont modélisé la connaissance pour mieux en appréhender sa transmission. Ils ont ainsi identifié deux types de connaissance : implicite et explicite.

Technologies utilisées pour accéder aux connaissances explicites

1.1.1        Connaissance explicite

La connaissance explicite se réfère à la connaissance qui peut facilement être articulée, écrite ou codifiée, comme les faits, les chiffres et les instructions. C’est une connaissance qui peut facilement être partagée et communiquée aux autres. Avec la numérisation grandissante du monde, cette connaissance qui autrefois était dans les livres, se retrouve sous toute les formes digitales, fichier texte, courriel, chat, présentations, site web, vidéo, photo, code programme, etc.  Les moyens d’accès à cette connaissance sont également nombreux : la recherche avec de moteurs dédiés, la navigation sur les sites web, les flux RSS ou les notifications reçues sur abonnement.

L’arrivée d’assistants capables de capter et de partager les connaissances presque de la même manière qu’un humain peut le faire va profondément modifier notre processus d’acquisition et de mise en œuvre des connaissances. Une nouvelle forme de conversation est maintenant possible pour extraire les connaissances explicites et ce depuis des bases de données de mieux en mieux renseignées.

1.1.2        Connaissance implicite ou tacite

Notons que les définitions des connaissances implicites ou tacites ne sont pas très éloignées. La connaissance tacite est la connaissance intuitive et inconsciente que nous possédons, qui est difficile à formaliser ou à expliquer verbalement. Elle est souvent acquise par l’expérience et la pratique, et peut être transmise de manière informelle. La connaissance implicite, quant à elle, est la connaissance qui est sous-jacente à nos comportements et actions, mais qui n’est pas consciemment considérée ou exprimée. Elle peut être découverte et articulée à travers des processus tels que la réflexion et la verbalisation. En résumé, la connaissance tacite est inconsciente et la connaissance implicite est inconsciente mais peut être rendue consciente.

Les exemples de connaissances implicites incluent le savoir-être, le savoir-faire, les savoir-pourquoi, les savoir-quoi et les savoir-qui. Dans ‘entreprise, on identifie des experts en matières, ou des communautés de savoir qui sont les sources de ce type de connaissance. Depuis l’avènement d’Internet, des moyens techniques ont été utilisés pour améliorer les transferts de connaissance implicite. C’est loin d’être parfait, mais les capacités de mémorisation des ordinateurs pallient souvent les pertes de mémoires des humains. Depuis le Web 2.0 fin 2004.[4]

Jusqu’à présent le processus de découverte de la connaissance implicite reposait principalement sur la socialisation.

L’échange de la connaissance s’effectuait principalement entre les individus lors de travail en commun, de discussions informelles, de coaching et de feedback. Les réseaux sociaux, les discussions sur les forums spécialisés et les informations mises à disposition sur les intranets des entreprises ont été des vecteurs d’accélération ou tout simplement de la mise à disposition des connaissances implicites.

L’arrivée d’assistants intelligents dotés de connaissances presque sans limites et surtout capables de les restituer avec des mots modifie un peu le processus de transfert des connaissances. Les conversations réservées aux humains s’étendent aux agents virtuels nous permettant de définir un nouveau paradigme en ce qui concerne la gestion de la connaissance.

1.1.3        Processus de transfert des connaissances

Nonaka a modélisé le processus de transfert des connaissances autour de ces deux concepts en partant du principe qu’une connaissance parfaite devait prendre en compte les deux formes : implicite et explicite.

Nous avons abordé l’apport de la socialisation. L’extériorisation consiste à transformer les connaissances implicites en connaissances explicites : un processus qui se réalisait principalement lors des échanges entre les humains. L’arrivée d’agents virtuels capables d’échanger en langage naturel avec les humains rend la tâche beaucoup facile. Certes, cela ne s’applique que modérément aux tâches manuelles, mais un grand pas est franchi !

Processus de gestion de la connaissance selon Nonaka

En l’absence de transactions automatisées, la combinaison c’est-à-dire la mise en œuvre ou la réutilisation de la connaissance reste un privilège des humains.

Le tourisme et l’hôtellerie sont des secteurs où la qualité du service est très importante. C’est aussi une économie de la connaissance. Connaissance qui doit être transmise avant et durant le séjour des touristes. Cependant, cette industrie emploie de nombreux saisonniers qui ne disposent pas forcément de ces connaissances. Internet a largement pallié à cet inconvénient depuis les années 1990 en augmentant les possibilités de diffusion des connaissances explicites, ensuite, les technologies du Web 2.0 ont fortement contribué à l’émergence des plateformes de réservation comportant des avis client.

Les logiciels de réseaux de neurones[5] viennent compléter ces approches en donnant un accès quasi illimité à des données non structurées issues d’une multitude de sources que les touristes ne connaissent pas.

1.2       Qu’est-ce qui change ?

Nous avons donc accès en langage naturel à une grosse base de connaissance comportant au moins 175 millions de paramètres[6]. Pour obtenir ce résultat OpenAI a crawlé[7] un grand nombre de sites web pour alimenter sa base de connaissance. Les données extraites ont été épurées[8] des propos violents, racistes et à connotation sexuelle par des humains.

Sets de données utilisées pour entrainer OpenAI/ChatGPT


[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_du_savoir

[2] « Cette notion trouve son origine dans les travaux de l’économiste autrichien Fritz Machlup (1902-1983) et la publication en 1962 de son livre The production and distribution of knowledge in the United States où il met en évidence le poids croissant de l’industrie de la connaissance dans l’économie américaine. » – source : https://www.toupie.org/Dictionnaire/Capitalisme_cognitif.htm

[3] Nonaka et H. Takeuchi, La connaissance créatrice : la dynamique de l’entreprise apprenante, De Boeck Université, Bruxelles, 1997.

[4] Le terme « Web 2.0 » a été introduit en 2004 par Tim O’Reilly pour décrire une série de tendances et de technologies qui ont transformé le World Wide Web en un lieu où les utilisateurs peuvent créer et partager du contenu, plutôt que simplement en consommer.

[5] Voir page 54

[6] Language models are few-shot learners -T. Brown, B. Mann, N. Ryder, M. Subbiah, J. Kaplan, P. Dhariwal, A. Neelakantan, P. Shyam, G. Sastry, A. Askell, and others. arXiv preprint arXiv:2005.14165 (2020)

[7] Crawler : des robots visitent les sites web et stockent ensuite les données qui sont analysées à l’aveugle par un logiciel de réseau de neurones (Neural network).

[8] OpenAI Used Kenyan Workers on Less Than $2 Per Hour to Make ChatGPT Less Toxic – https://time.com/6247678/openai-chatgpt-kenya-workers/

L’économie de nos territoires alpins peut-elle bénéficier du télétravail ? /

La génération Y adepte du télétravail
La génération Y sera-t-elle adepte de Workacion – (c) Besson Immobilier – Verbier

Avec le soutien de Claudia BENASSI-FALTYS, Lucilia CARDOSO et René NANTUA, j’ai publié en Mai dernier un livre blanc « L’économie de nos territoires alpins peut-elle bénéficier du télétravail ? Quels en seraient les apports pour la création d’un tourisme plus raisonné et les virages numériques nécessaires. » Ce livre blanc défend la thèse qui consiste à affirmer que le télétravail peut être bénéfique pour les territoires alpins. Cette thèse implique un changement de paradigme concernant les lieux de vie et lieux de travail tel que nous les avons connus jusqu’à ce jour.

Nous avons défini la notion de WORKCATION et de workcationistes ; une nouvelle clientèle polyforme qui pourrait être une solution pour réduire l’exode des habitants permanents dans les stations et surtout présenter de nouvelles formes de contribution à l’économie des massifs montagneux exposés aux risques climatiques. Après avoir présenté quelques expériences conduites en différents points du Globe, nous proposons aux responsables de la stratégie et du marketing des entités touristiques de segmenter la population en 6 catégories en observant que 3 sont liées au développement du télétravail :

  1. Les résidences principales
    1. Des personnes travaillant dans la station
    1. Des personnes travaillant dans les villes et villages voisins permettant un AR chaque jour (X<~40 km)
  2. Les workcationistes, une forme nomades numériques (ou Digital nomads) qui choisissent d’allier vacances et travail.
  3. Les télétravailleurs (remote workers) pouvant considérer de choisir les stations comme résidence principale.
  4. Les touristes dont la durée moyenne de séjour est au niveau national inférieur à 5 jours,
  5. Les résidents secondaires dont la présence pourrait devenir plus fréquente avec les possibilités de télétravail.
  6. Les travailleurs saisonniers.

Ce livre blanc est téléchargeable gratuitement sous https://www.cyberstrat.net/WP_Tourisme_Workcation.pdf

STRATÉGIE TOURISTIQUE DU BHOUTAN ET TOURISME DURABLE DANS LES ALPES.

Bhutan Dochula Festival - source : www.drukasia.com/
Bhutan Dochula Festival – source : www.drukasia.com/

Le Bhoutan est une petite royauté de 800’000 habitants, situé dans l’Est de la chaîne de l’Himalaya, enclavé entre l’Inde au sud, à l’est et à l’ouest-sud-ouest et la Chine. Ce Royaume a la particularité d’avoir promu une mesure du bien être de sa population : le  Bonheur National Brut ou BNB et de recevoir 274’097 visiteurs en 2018.[1].

En juin 2019, l’Organisation mondiale du tourisme (UNWTO) a tenu une conférence[2] dans ce pays afin de faire le point du développement touristique de la région asiatique, le Royaume du Bhoutan étant particulièrement soucieux de conserver ses valeurs et son attrait. Le thème des échanges était la définition d’une stratégie de tourisme durable. Ou pour conserver l’esprit anglophone de la conférence : « integration of Sustainable Consumption and Production patterns (SCP) Into tourism policies ». Les conclusions de ce colloque m’apparaissent intéressantes à plus d’un titre pour devenir une source d’inspiration pour la définition de stratégies touristiques dans nos environnements alpins si fragiles et j’écris ces lignes en pensant particulièrement à notre belle ville d’Annecy.

Les participants ont dans un premier temps rappelé la définition du tourisme en insistant sur le fait que cette industrie concerne avant tout les habitants et les territoires ainsi que les interactions qui peuvent exister entre les deux. Une stratégie de tourisme durable suppose donc que les interactions entre les acteurs (touristes et locaux) ne reposent pas uniquement sur une production  de services et d’argent,  mais également sur un respect mutuel et un partage de la responsabilité de la protection des us et coutumes des locaux, de la destination et de son environnement.

Dans ce pays comme dans les pays de Savoie, le tourisme est une source de revenus non négligeable et, dans le cas du Bhoutan, il est en pleine expansion.

Les participants, pour la plupart des dirigeants du tourisme des pays de la région, ont recommandé en conclusion de leurs réflexions sous l’égide de l’ UNWTO  que des mesures d’impacts, positifs et négatifs, soient régulièrement entreprises ; l’objectif étant d’adapter les stratégies afin d’assurer à la population locale les principaux bénéfices.

Alors qu’une liste de candidats aux élections municipales envisage qu’une « charte d’excellence pour un tourisme responsable »[3] soit proposée aux socioprofessionnels du secteur, il pourrait être utile de s’inspirer des recommandations de l’Organisation mondiale du tourisme (UNWTO). Une approche reposant sur 17 indicateurs de « Sustainable Development Goals » (SDG) pour mesurer les objectifs en ce domaine est proposée par cette ONG. Le tourisme est plus particulièrement concerné par les objectifs N°12 « Responsible Consumption and Production » (RCP) comprenant l’analyse des effets en termes de consommation d’énergie, d’eau, de production de déchets, de gestion de la biodiversité et des effets sur l’emploi et la qualité de vie de la population locale à l’image du Bhoutan.

[1] https://www.tourism.gov.bt/uploads/attachment_files/tcb_xx8r_BTM%202018%20_final.pdf

[2] https://www.e-unwto.org/doi/pdf/10.18111/9789284421312

[3] https://www.reveillonsannecy.fr/programme/economie/

QUELLE MOBILISATION GÉNÉRALE POUR SAUVER LES MASSIFS FACE AU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ?

COGNE Pistes de ski de fond à quelques jours des championnats du monde 210119

Pistes de ski de fond de Cogne (IT) a quelques jours des championnats du Monde (21/1/19) © jc morand

Je lis ces derniers jours que les remontées de Mijoux (Ain) ne fonctionneront que 50 jours sur les 100 de la saison et que le président des domaines skiables de France a lancé un appel aux acteurs de la montagne, leur demandant de mutualiser les financements pour sauver les massifs des ravages du changement climatique. Effectivement, les gains des nombreuses activités annexes (VTT, parapente, trail, concerts en altitude…) développées au cours des deux dernières décennies ne suffisent pas à combler le manque de recettes durant l’hiver pour maintenir un flux de touristes qui permettraient aux hôteliers et autres prestataires de survivre dans les stations de basse altitude. Seuls les climato-sceptiques ne sauront reconnaitre l’impact du réchauffement climatique sur les massifs alpins.

Le phénomène n’est pourtant pas nouveau, l’hiver 1989/90 a été marqué par un manque de neige si important que de nombreuses sociétés de remontées mécaniques ont dû se recapitaliser pour affronter les hivers suivants. Cela a été le cas pour la SATELC (La Clusaz) pour laquelle nous avons dû faire preuve d’ingéniosité pour assurer la transition vers des hivers mieux dotés en neige. J’étais alors élu au Conseil municipal de cette station, en charge des finances. Tous les leviers ont été actionnés y compris l’augmentation des impôts locaux pour boucher le trou financier. Depuis cette date, le prix du forfait journalier a aussi pris l’ascenseur notamment pour améliorer en permanence la qualité des pistes et financer la fabrication de la neige de culture. La gestion de l’eau s’est imposée comme une priorité. En cela, l’appel à la mobilisation générale est légitime.

Mais plus importants que les aspects financiers, nous avions conduit une réflexion sociologique afin de déterminer quels modèles économiques pourraient être imaginés si l’or blanc venait à disparaître. C’est ainsi que nous avons organisé un symposium « Neige et Climat » en septembre 1994 sous l’égide du professeur Bailly de l’Université de Genève. J’en étais le secrétaire général et j’ai eu le plaisir d’accueillir 32 scientifiques qui tiraient déjà – pas assez fort – la sonnette d’alarme pour inciter les stations de moyenne montagne à chercher d’autres modèles économiques. Ce que nous avons fait à La Clusaz, mais nous nous sommes heurtés à presque un siècle d’habitudes et d’expertise dans le domaine de la glisse. Alors autant dire que les idées novatrices ont vite rejoint les archives, les premiers flocons revenus les saisons suivantes.

L’une des approches étudiée n’était pas liée au flux touristique (in-coming) car il s’agissait d’exporter le savoir-faire des acteurs locaux en matière de restauration. Le dossier d’étude, bien que financé par le Ministère du Tourisme, n’a malheureusement pas vu le jour à mon grand regret.  Aujourd’hui, j’observe que de nombreuses entreprises du pôle OSV naissent et se développent à proximité des pistes. Pour n’en prendre qu’une, je mentionnerai Hästko dont l’objectif et de concevoir et vendre des vêtements techniques pour les cavaliers. On est loin de la poudreuse me direz-vous ! Certes, mais leur activité de conception et de mise en marché permet de créer des emplois dans la vallée de Chamonix tout en étant à un clic des clients. Les usines, comme beaucoup d’autres resteront en Asie ou dans les pays de l’Est.  Je pense aussi aux nombreux meublés de tourisme dont le taux d’occupation est faible alors que les étudiants des villes universitaires se saignent pour trouver des colocations à proximité des amphithéâtres. Pourquoi encore les réunir en mode présentiel alors que les communications à très haut débit permettent un enseignement à distance ? Le MBA de l’Ecole Hôtelière de Lausanne, requiert ainsi que 20 % de présence, le 80 % du transfert de connaissance se faisant en ligne. Alors pourquoi ne localiserions-nous pas ce type de formation dans les stations de montagne ?

De fait, je pense qu’une grande partie des activités tertiaires pourraient être localisées aux pieds des pistes. Le Conseil général de la Haute-Savoie avait lancé une campagne de promotion en utilisant cette thématique.

Alors, même si sans argent les opportunités de développement ne sont pas aussi attractives, je préconise que les acteurs des stations doivent sortir de leur carcan des sports d’hiver et imaginer d’autres modèles économiques pour assurer la survie des villages alpins. 

Tout cela pour émettre la thèse que le numérique permet une décentralisation des emplois dans les lieux les plus reculés de la Planète y compris dans nos stations de montagne. La principale difficulté n’étant pas le financement, mais la volonté des acteurs locaux d’imaginer d’autres manières de générer des emplois.

Chiffres clés du tourisme pour Savoie Mont-Blanc

Chiffres clés du Tourisme dans les pays de SavoieSavoie Mont-Blanc tourisme vient de publier les chiffres clés du tourisme pour les deux départements savoyards.

Beaucoup de chiffres qui méritent l’attention de nos décideurs et futurs députés car ils permettent de déceler des tendances positives mais aussi moins réjouissantes comme la fréquentation hôtelière qui enregistre une baisse de 14% entre 1998 et 2015. Je suis certain que les responsables du tourisme local ont pleinement conscience de cette problématique et sont tous à la recherche de solution. Mais au niveau national, l’industrie du tourisme attends toujours un(e ) leader.

Dommage que les données des hébergements de l’économie du partage ne soit pas comptabilisées car elles pourraient expliquer la baisse des nuitées hôtelières.

#tourisme
http://pro.savoie-mont-blanc.com/…/3414412b62c175769ae7c06b…

Une mascotte pour promouvoir une destination. Pourquoi pas ?

Cet après-midi, je l’ai consacré à la découverte de nouveaux concepts du marketing touristique et j’ai ainsi fait connaissance des Yuru-Charas.

Ce sont des mascottes japonaises habituellement crées pour promouvoir une destination, une ville ou une région, un événement comme les JO, une organisation ou un produit. Dans la lignée de Tamagotchis, les responsables du marketing territorial japonais, animent la vie de ces avatars en les utilisant comme un élément de l’identité de leur territoire.

Au delà de la version graphique simplifiée (voir l’exemple  de Kunamon mascotte de la préfecture du même nom) se décline également sous forme plus élaborée de costumes comme vous le constaterez en visionnant la vidéo mais aussi de produits dérivés dont les droits de licence viennent abonder les budgets des offices de tourisme. Kunamon, dont la popularité est très grande au Japon générerait ainsi plus de 990 millions de dollars de CA.

Mais plus intéressant, pour moi c’est le rôle virtuel que ces mascottes jouent sur le marché japonais. Ces avatars sont devenus des outils de relations publiques. Ils ont leur propres compte twitter (525’000 followers le 17/9/16 pour Kunamon) personnalisant ainsi les  relations avec le public et relayant les information de la région. Indéniablement un courant affectif se créé entre la mascotte et les citoyens, clients et utilisateurs. Bref une nouvelle approche du marketing territorial.

 


Source image : http://akihabaranews.com/2014/05/26/article-en/kumamons-burden-going-international-and-we-know-secret-1195785850

 

60 % des organisateurs de congrès pensent recourir aux nouvelles technologies.

Palais_congrès_Montréal_Franck_mICHEL-Flickr

(C) Palais des congrès Montréal – Franck MICHEL – Flickr

La 24e édition de l’étude Coach Omnium souligne qu’en 2015 il a été observé une « faible, mais visible » reprise de l’activité MICE. Les auteurs soulignent aussi une forte irrégularité de l’activité. De son côté, Mylodgevent.com[1] estime que la tendance est une forte réduction de la durée des séjours :

2015 2016 Variation attendue
Réunions internes et du top management 3 jours 1.3 jours

-57 %

Evénements commerciaux et marketing 2,7 jours 1.5 jours -44 %
Formations 2.9 jours 1.6 jours

-45 %

 

Le chiffre d’affaires des centres de congrès ne pourra donc se maintenir qu’au prix d’une augmentation sensible des prix des pax. En revanche, les hôteliers ont peu de chance de pouvoir compenser la diminution du nombre de nuitées par une augmentation des prix même si Mylodgevent.com estime que cette augmentation devrait atteindre 1.4% en 2016.

Alors qu’en 2015, les nouvelles technologies étaient utilisées que par 25 % du panel de Mylodgevent.com, il apparaît que beaucoup plus d’entreprises (60 %) pensent y avoir recours dans un proche avenir, car 30 % d’entre-elles considèrent que c’est une source d’économie, mais aussi d’amélioration de l’audience (27 %) et bien entendu une possibilité de réduire l’impact sur la productivité des congressistes de par la réduction des déplacements et des heures non travaillées (27%).

[1] https://www.mylodgevent.com/marche-mice-2015-tendances-2016

Anticipons les changements à venir !

Courbes d'adoption des nouvelles technologies

Source :ASYMCO

 

Un article d’Horace Dediu sur le blog d’ASYMCO suscite ma curiosité ce matin, car son analyse démontre que la durée observée pour l’adoption, par 90% de la population, d’une nouvelle technologie ne cesse de se réduire. En utilisant une échelle logarithmique, la courbe devient quasiment verticale pour les smartphones et tablettes qui n’auront mis que 8 ans pour atteindre un taux de pénétration de 90% aux Etats-Unis.

Cette réduction, couplée à l’allongement de la durée de vie moyenne des individus (zone en vert) implique que les nouvelles générations verront probablement au moins une dizaine de changements technologiques durant leur vie dont environ 5 durant leur vie professionnelle. Changements qui impliquent également des changements comportementaux des consommateurs et des remises en question des organisations. Combien sont-elles en mesure de suivre ce rythme ? Dans le domaine touristique, la généralisation de l’usage du web pour préparer ces voyages et l’échange des données automatisées entre les PMS hôteliers et les agences en ligne ont bouleversé le processus de réservation alors qu’une grande majorité des acteurs travaillent encore avec les paradigmes de la précédente technologie. Sans avoir les données chiffrées du taux d’adoption des OTA, par les consommateurs et par les hôteliers, je parie que nous approchons rapidement des 90%. Usage qui remet en question les systèmes de réservations initiés par les hôteliers (à l’exception des grandes chaines internationales) et les offices du tourisme. Mais au-delà des complaintes sur les conditions tarifaires, combien d’acteurs ont-ils conduit une réflexion stratégique pour s’adapter à cette évolution des comportements ?

Si cette analyse porte sur le passé, des innovations commencent à sortir des laboratoires et ne manqueront pas d’être adoptées par les touristes et voyageurs du XXIe siècle. Les assistants personnels envahissent le marché en 2016 apportant dans leurs applications des avancées notoires en matière de traitement du langage naturel (NLP) et de l’intelligence artificielle. Le concept de « smart resort » commence aussi à se préciser utilisant les capacités augmentées des humains (en autre grâce au wearable computing) et aux objets connectés en commençant par l’un des plus gros qu’est la voiture. Les infrastructures de téléconférence multipoints extrêmement performantes vont se démultiplier permettant la mise en œuvre de solutions du type du produit « Teleprésence » de CISCO bouleversant ainsi l’organisation des MICE.

En prenant pour hypothèse que 5 changements majeurs interviendront au cours des 40 prochaines années (le temps d’une vie professionnelle) qu’elles sont les implications pour les organisations touristiques ?

Qu’en pensez-vous ? Souhaitez-vous que l’on en parle ?

Quelles seront les technologies pour le tourisme demain ?

Chaque lecture des hype-curves de Gartner est une source d’inspiration en particulier pour les applications dans le domaine touristique mais pas seulement.

Source : https://www.aruco.com/2015/08/gartners-cycle/

Les experts du Gartner group considèrent que les applications de réalité virtuelle ou de réalité augmentée se rapprochent du plateau de productivité et il est vrai que le tourisme s’est approprié cette technologie particulièrement dans le domaine culturel. En revanche, la reconnaissance gestuelle n’a que peu été exploitée en dehors des jeux.

Le traitement du langage naturel (NLP) que Gartner positionne sur la phase descendante de son hype curve a du mal à percer dans le domaine touristique. Pourtant, je reste convaincu que ce secteur détient un potentiel non négligeable surtout si associe cette approche avec la traduction vocale instantanée (speech-to-speech translation). J’espère, car c’est un sujet qui me passionne, que des conseillers de voyage et concierges virtuels seront bientôt disponibles pour orienter intelligemment nos hôtes sur un territoire. Au risque de me répéter,  nous avons d’excellents chercheurs en intelligence artificielle en France, mais il nous manque la petite étincelle pour lancer des entreprises pour exploiter ce créneau qui demande quand même une mise de fonds importante pour adapter les algorithmes et acquérir et gérer les contenus. En ce qui concerne les algorithmes, il ne reste plus qu’à espérer qu’IBM accepte de délivrer des licence de Watson, à moins que cela soit Google avec Now ou que SIRI retrouve ses origines avant que ce système ne soit vendu à APPLE. Pour les contenus, nous assistons à une consolidation bénéfique des systèmes d’information touristique (SIT) qui permettra à terme, d’avoir un standard de fait pour accéder aux données des territoires.

Les objets connectés (IOT) suscitent effectivement beaucoup d’espoir. J’ai récemment publié un livre blanc qui couvre pour partie cette approche dans le domaine du tourisme : « Le numérique : un atout pour le tourisme intelligent », La connexion des « wearables » que Gartner positionne comme étant vulgarisée dans 5 à 10 ans, me semble pessimiste car de nombreux équipementiers sportifs proposent déjà des équipements (source http://www.pulscaresport.com/) de ce type comprenant  de la cardiofréquencemétrie en temps réel, de l’analyse post-entraînement, des GPS temps réel haute fréquence, de électromyographie de terrain.

Qu’en pensez-vous ?