Impact du paradigme Web 2.0 sur le marketing des entreprises.

Le hasard de ma balade quotidienne sur le net m’a conduit dans un premier temps sur le blog de Fred Cavazza qui reprend un article de Jeremy Chone de Bits & Buzz « Web 0.x to Web 2.0 simplified ». Le propos présente de manière extrêmement synthétique une vision du paradigme du Web 2.0 (un concept lancé initialement par Tim O’Reilly) d’un point de vue technique. Si vous êtes passionné de technologie, je vous laisse découvrir ces articles. Ce qui m’intéresse, c’est la traduction de ces concepts technologiques dans le management et plus particulièrement le marketing. Pour cela, je continue la projection des deux courbes proposées par Jeremy Choune – que j’ai pour l’instant appelé Web 2.y pour simplement marquer le fait, qu’il ne s’agissait pas seulement d’une évolution technologique, mais aussi d’un phénomène social qui laissera des traces dans les stratégies de marketing et de communication des entreprises. On découvre alors que les deux courbes vont se croiser. Quand ? Je n’en sais rien !


Que représentent ces deux courbes ? Elles expriment l’évolution relative de deux populations présentes sur le net. En premier lieu, les producteurs de contenus qui peuvent avoir des profils très variés, mais dans le cas de mon anticipation, je retiens tous les départements de communication, les chefs de produit, les chargés de relations publiques, brefs toutes les personnes qui peuvent communiquer des informations à propos des produits et services de l’entreprise, tout au moins tel que la grande majorité des entreprises le conçoivent aujourd’hui (point J sur le graph). L’autre courbe matérialise l’évolution du nombre d’internautes que j’assimile ici au nombre de consommateurs potentiels en ligne.

Au début de l’ère de l’Internet, nous avons des stratégies de BtoC au début des années 1990 qui permettaient à des entreprises de détenir le monopole de la communication vers le public, les prospects et leurs clients au sein d’un cercle relativement restreint (beaucoup). C’était le temps du Web 0.x. La période du Web 1.0 qui s’achève a été marquée par une forte augmentation du nombre de consommateurs ayant un accès au Net. D’abord spectateurs, ils se transforment rapidement en acteurs raison pour laquelle, du point de vue du management, le paradigme du Web 2.0 est également considéré comme une évolution importante des pratiques. L’avènement des blogs que l’on assimilera ici à la facilité de publication tient à de mon point vue empirique à deux choses : la convivialité de l’interface, il n’a jamais été aussi facile de publier quelque chose sur le Net et au taux d’équipement des ménages en PC et accès à haut débit illimité qui est fin 2005 proches de 60% en France. Le nombre de producteurs de contenus s’envole donc. Une simple visite sur l’un des 3.594.897 blogs de Skyblogs en France pour vérifier cette affirmation qu’un nombre grandissant de la population à une âme d’auteur potentiel. Ces ados, qui racontent aujourd’hui leurs premiers flirts seront les membres des lobbies de consommateurs demain, habitués à publier chaque jour. Le sujet de leur préoccupation passera des flirts aux évaluations de produits et services. Elles et ils représenteront alors la force de communication que Joël De Rosnay aborde dans son ouvrage « La révolte du Pronétariat » chez Dunod. Une révolte que les dirigeants et responsables du marketing se doivent d’anticiper. Car, si la désintermédiarisation a été à l’origine d’une nouvelle économie, essentiellement par la création d’un nouveau canal de distribution qui a mis à mal certaines entreprises dites « Brick-and-mortar », il en sera de même avec l’arrivée massive de ces nouveaux auteurs sur le marché de l’information. Toute la stratégie de communication des entreprises doit donc être reconsidérée en commençant par la définition de nouvelles formes de communications et la prise en compte des communications émergentes des prospects et clients.

(C) Jean-Claude MORAND

La révolte du Pronetariat –

Après deux monuments qu’ont été Le Macroscope (1975) et « L’Homme symbiotique » 1995 et une bonne dizaine d’autres ouvrage, Joël de Rosnay publie « La révolte du ponétariat » que j’aborde déjà dans mon dernier ouvrage (p 222-223) pour avoir eu le privilège de fournir un témoignage qui viendra probablement alimenter le blog du livre qui vient d’ouvrir. Je n’ai pas encore lu le livre, mais pour en avoir discuté les grandes lignes avec Carlo Revelli, je suis passionné par sa lecture d’avance.

Selon les deux auteurs, « Le modèle industriel traditionnel a conféré le pouvoir aux puissants par la centralisation des moyens de production et de distribution. Ils ont ensuite cherché à transposer ce modèle à la société de l’information. Or, les règles du jeu ont changé. L’accumulation du « capital informationnel » grâce aux ordinateurs personnels, aux banques de données et à l’Internet, se fait de manière exponentielle. La création collaborative et la distribution d’informations de personne à personne, confèrent de nouveaux pouvoirs aux utilisateurs, jadis relégués au rang de simples « consommateurs ». Des outils « professionnels » leur permettent de produire des contenus numériques à haute valeur ajoutée dans les domaines de l’image, de la vidéo, du son, du texte, jusque là traditionnellement réservés aux seuls producteurs de masse, propriétaires des « mass media ».

Une théorie que tous les responsables du marketing devraient considérée car, si elle s’avère même que partiellement exacte, elle changera en profondeur les relations que les entreprises entretiennent avec leurs clients. Ceux-ci devenant dans de nombreuses situations, bien mieux armés pour COMMUNIQUER ne serait-ce que par leur nombre, créant ainsi une force d’une ampleur tout à fait différente de celle utilisée aujourd’hui par les départements de communication.
(C) Jean-Claude MORAND

RSS : Un amplificateur pour les attachés de presse

Annecy, 5 janvier 2006 – Alors que le 16 décembre 2005 se vous racontais ma rencontre avec un blogueur qui ne s’était pas déclaré comme tel, aujourd’hui je vais vous parler d’une situation inverse. Il s’agit cette fois-ci d’un blogueur, auteur qui cherchant à alimenter ces billets d’informations pertinentes et donc souhaite rencontrer les leaders d’opinions d’un secteur de l’industrie. Un congrès doit se dérouler mi-janvier pas très loin de chez moi avec un agenda attrayant (je n’en dirai pas plus puisqu’ils n’ont pas souhaité m’aider à communiquer sur leur événement) alors je me suis permis de solliciter une invitation en qualité de blogueur et d’auteur en précisant que le billet que vous lisez est habituellement syndiqué par plusieurs sites de news y compris Yahoo News, AgoraVox, Lamooche, RSSBlogmanagement, le mien et quelques autres occasionnellement. De plus, je sais que de nombreux lecteurs de mes blogs et newsletter appartiennent à ce secteur. Bref, je n’étais pas prêt à acquitter les 720,- Euros de frais d’inscription auxquels seraient venus s’ajouter les inévitables frais de déplacements, d’hébergement et de repas pour trois jours et bien entendu mon temps. Autant dire, que le prix de la communication et hors de porté de tout blogueur ou journaliste. Dommage pour vous, pour moi et surtout aussi pour l’institution qui organise cet événement.

Cet exemple personnel confirme que la majorité des responsables des relations publiques continuent à ignorer les blogs alors, que comme dans ce cas précis, ils ont à disposition une audience de niche indiscutable, et cela, pour un investissement nul ou presque. Dans le cas de ce congrès, un participant de plus ou de moins ne leur aurait rien coûté, mais auraient pu assurer une promotion importante pour les idées, les intervenants, les associations faîtières. Même si l’article du Monde du 4 janvier d’Olivier Zilbertin (« Un Français sur dix a créé son blog sur Internet ») mélange les blogs d’ados avec les blogs professionnels boostant ainsi l’audience estimée, il n’en reste pas moins vrai qu’un lectorat de plus en plus important favorise ce média pour des raisons de flexibilité dans la sélection des informations, d’authenticité, de spontanéité et de rapidité et aussi de qualité de l’information. Tout en étant encore très loin de l’audience du médiatique Loïc Le Meur (~100’000 visiteurs uniques par mois), vous êtes de plus en plus nombreux (~5000 mois sans compter les articles syndiqués) à lire mes articles et je pense maintenant dépasser l’audience de certains mensuels très spécialisés. Les organisateurs de la récente Coupe Davis à Genève l’ont fort bien compris en accordant une accréditation de presse aux blogueurs de « Parlons Tennis ». Dans ces conditions, je revendique qu’un blogueur bien sélectionné peut être aussi influent qu’un journaliste, il ne communiquera certainement pas de la même manière, personnalisera beaucoup plus son approche. Ces propos agiront comme un complément des médias traditionnels. Ils viendront renforcer le message officiel par une touche humaine dans le flot d’information tout en s’appuyant sur des faits.

De plus, à ce stade du développement du concept de communication, les blogs les plus lus sont le fruit d’experts dans leur domaine qui interviennent comme des leaders d’opinion. Les responsables des relations publiques ont donc une opportunité d’utiliser leurs forces pour communiquer. Mais cette communication doit aussi prendre une forme plus conviviale que les traditionnels communiqués de presse. Les aspects ludiques, la légèreté du ton voire la provocation font le succès des articles les plus populaires. Les attachés de presse les plus innovants l’ont fort bien compris. Certains groupes commerciaux ont constitué des équipes entières pour interagir avec ce lectorat qui leur apporte également la possibilité d’interaction tant recherchée par les chefs de produit. Plus que dans le passé, les actions des attachés de presse s’inscrivent dans une démarche de marketing afin de contribuer à la stratégie de « Buzz » de l’entreprise. C’est-à-dire de stimuler le bouche à oreille, d’inciter les consommateurs à parler des produits, des services ou des idées que l’on souhaite propager. En cela, la syndication du contenu est un fabuleux outil. Pour illustrer ce phénomène, le nombre de résultats obtenus sur Google ce matin avec les mots clefs « Sarkozy + podcast » est de 220’000….Essayez la même interrogation avec les mots clefs de votre dernier communiqué de presse !

Donnez les résultats dans les commentaires…ou envoyez-moi un email si vous préférez rester anonyme. Si vous avez une expérience réussie dans ce domaine, faites-le également savoir, j’en ferai volontiers un billet ou/et un white paper.

Jean-Claude MORANDCyberstrat

(C) Jean-Claude MORAND

Atelier Blogs et RSS, des outils au service des entreprises

Le 19 janvier prochain j’aurai le plaisir de participer à l’Atelier Blogs et RSS, des outils au service des entreprises Blogs et RSS, des outils au service des entreprises, un atelier du Silicon Sentier, en collaboration avec Stéphane Olaizola, organisé par Cyril Esnault.

Où ? Café Reflets – 46, rue Montorgueil, 75002 Paris
Cet atelier est destiné à fournir des informations pratiques aux chefs d’entreprises et professionnels intéressés par les nouvelles tendances du web afin de leur permettre de répondre aux questions suivantes :

  • Qu’est ce que le RSS / les blogs ?
  • Que peuvent-ils apporter à votre management au quotidien ?
  • En quoi RSS peut-il contribuer au marketing ?
  • Pourquoi et comment utiliser RSS pour faire de la veille ?
  • Comment utiliser ces canaux pour échanger avec vos clients

Les ateliers sont à l’attention prioritaire des membres du Silicon et des invités des intervenants. La salle étant petite… si vous souhaitez vraiment participer, envoyez-moi un email, je verrai ce que je peux faire !

Plus d’information sur cet événement

(C) Jean-Claude MORAND

BREST à l’initiative dans la publication collective des connaissances implicites avec les WIKIS

Les Wikis La trêve des confiseurs est toujours une opportunité pour se remettre en question, lire des ouvrages qui étaient sur nos étagères depuis plusieurs semaines et d’élaborer des projets pour les mois à venir. Je n’ai pas failli à cette tradition en lisant «Les wikis » de Jérôme Delacroix chez M2 Editions. Utilisateur et contributeur de Wikipédia, je ne peux pas vraiment dire que j’étais un novice en la matière, mais cette lecture rapide m’a donné l’occasion de faire le point sur les possibilités de création et de gestion de la connaissance commune. Jérôme DELACROIX privilégie dans son discours cette approche à la description des particularités techniques des Wikis. Il présente des comparaisons de ce nouvel outil avec d’autres outils de gestion de la connaissance en analysant les avantages et les inconvénients de chacune des solutions. Enfin, la discussion continue sur un site associé à l’ouvrage : www.leswikis.com. J’ai apprécié cette structure du livre. Cela m’a permis de réveiller un projet de gestion des données touristiques non structurées dont je rêve pour ma région (les Savoie). Car si en matière touristique des projets nationaux (Tourinfrance) ou régionaux (SITRA) commencent à peine à fédérer les données structurées (notion de connaissances explicites), nous encore loin dans mes montagnes d’aborder le formidable réservoir qu’est la gestion des données implicites comme le font les acteurs locaux de Brest.

Le projet de wiki Brest repose sur la volonté d’impliquer de multiples réseaux d’acteurs dans un effort collectif de collecte de la connaissance :

– le réseau de journaux de quartiers qui publient certains depuis 10 ans des articles sur l’histoire des quartiers
– l’appel à projet annuel sur les usages dont 3 ou 4 réponses cette année portent sur la mémoire – la rencontre écrits écrans publics qui compté déjà une trentaine d’initiatives
– les acteurs de la ville volontaires (webmasters, agence d’urbanisme, archivistes, réseau des bibliothèques)
– les acteurs des webtrotteurs des lycées et des quartiers (300 jeunes concernés chaque année) – 4 ans de travail sur l’écrit public et son élargissement à la radio et vidéo depuis un an
– et le réseau des 60 papis et le centre de ressources sur l’accès public au pays de Brest

L’enjeu est d’agréger des personnes, des artistes, des enseignants, des maisons de retraite dans une dynamique à la mode wikipédia.

Sur le plan financier, Michel Briand, l’un des initiateur de ce projet, déclare « rechercher une implication locale avec l’accompagnement de la ville (le service démocratie locale citoyenneté et multimédia compte aujourd’hui 6 personnes) et ce n’est qu’au fur et à mesure que l’on élaborera un financement quand le projet aura acquis un minimum de crédibilité pour que je sollicite les financements des collectivités locales. »

Le point d’étape sur la faisabilité de ce projet de wiki sera un forum des usages coopératifs organisé avec le Ministère de la Culture à Brest en juillet 2006.

(C) Jean-Claude MORAND

Des jeux en ligne avec RSS…

Voilà bien longtemps que je n’ai plus entendu parler de rallye en ligne pour inciter les visiteurs à découvrir le contenu d’un site web. Avec RSS, nous trouvons une nouvelle forme de stimulation. Pour inviter les prospects à venir et revenir sur un site, rien de mieux que le suspense entretenu par l’envoi à petite dose d’indices via un flux RSS. A chaque fois, les liens insérés dans le message généreront du trafic sur le site et surtout maintiendra l’attention de la cible. Cela peut se faire avec du texte, mais aussi avec du son. Ainsi, le magazine WIRED de novembre 2005, propose le terme « podcache » pour définir cette approche de rallye audio via podcasts diffusé par RSS.

Jonathon KEATS reprend aussi, sous ce terme de podcache, l’idée developpée au MOMA que j’ai également évoqué dans un white paper écrit avec Jérôme Chevillat, traitant de la mobilité billet en juin 2005 selon laquelle l’indexation d’un fichier MP3 avec des coordonnées GPS qui permettent donc de transformer un IPod en un guide audio.

Voilà deux idées qui devraient inspirer des agences de communication !

(C) Jean-Claude MORAND