Les blogs annoncent-ils la mort des conférences scientifiques ?

Jusqu’à présent un chercheur se devait de soumettre des papiers de recherche à ses pairs afin d’avoir un petit espoir de les voir publier dans des revues scientifiques ou de pouvoir présenter ses travaux lors d’un congrès. Cette activité est largement prise en compte pour évaluer la pertinence des travaux de la personne mais aussi à titre individuel pour assurer son propre marketing. Si l’on oublie un instant les contraintes administratives d’évaluation, l’objectif est aussi de chercher une forme de reconnaissance au sens défini par Maslow, et également de susciter l’intérêt des autre universités et de plus en plus souvent d’entreprises qui pourrait soit sponsoriser les recherches, soit engager le chercheur. Du côté des utilisateurs, lorsque la recherche est publique c’était également le moyen de partage la connaissance, de la confronter à d’autres avis et donc de permettre de faire avancer la science.

Internet et les moteurs de recherche ont complètement bouleversés la donne dans la mesure où les travaux peuvent être publiés sur des sites personnels pratiquement instantanément. Nombreux sont les étudiants et universitaires qui communiquent sous cette forme, le premier d’entre eux étant ayant été Tim Berners-Lee au CERN. Faut-il encore qu’ils puissent accéder aux systèmes de publication du laboratoire et de l’Université. L’avènement des blogs accélère encore cette forme de partage car il permet, comme pour les employés d’une entreprise de créer un environnement ou le chercheur pourra promouvoir ses travaux en s’affranchissant d’un grand nombre de contraintes techniques, organisationnelles voir de politique interne aux universités. Alors pourquoi maintenir les revues scientifiques et congrès ? Sans doute pas pour leur réelle valeur ajoutée d’un point de vue strictement scientifique. Encore plus, je le pense pour tisser des liens sociaux entre les chercheurs, qu’ils apprennent à mieux se connaître, a s’apprécier à rompre l’anonymat.
Certes, cette forme de communication spontanée n’est pas sans risque car elle ouvre la porte à la propagation de nouvelles non vérifiées ou transmises simplement un peu hâtivement qui risque d’induire en erreur une masse de lecteurs. Les opérations de désinformation ou de propagation d’information manipulée sont également possibles… mais elles existent aussi dans les congrès et publications scientifiques.
Qu’en pensez-vous?
(C) Jean-Claude MORAND
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