La Haute-Savoie : Pour une stratégie à long terme pour sortir des crises
Je viens de poster une réponse sur les blogs de Sonia CHAMOSSET et d’Astrid BAUD conseillère générale de la Région Rhône-Alpes dans le mesure où elles ont publiée les mêmes statistiques des actions du plan de relance en Haute-Savoie. Les chiffres sont le reflet d’une vision à très court terme qui doit être complétée par des actions à plus long terme pour créer les emplois de demain car la situation économique de la Haute-Savoie peut être comparée à une bombe à retardement à plus d’un titre. Certe, les effets de la crise financière ont détourné une partie de la clientèle des stations (principalement les anglais), mais ce phénomène conjoncturel masque aussi des changements structurels beaucoup plus importants :
– 200’000 emplois privés et +60’000 en suisse soit 23%. Si nos amis helvètes doivent faire face à des difficultés…alors le chômage va exploser chez nous…et je travaille à Genève où certains partis ont inscrit dans leur programme électoral la lutte contre le travail frontalier !
– 8% des emplois seulement concernent le tourisme (12% du PIB) alors que notre département est l’un des plus actifs en France en ce domaine. Malgré un bon enneigement cette année, l’activité hivernale à baissée (-3,4% source étude Comète) et le réchauffement climatique n’est pas un phénomène conjoncturel. L’activité estivale est en baisse constante depuis plusieurs années, la montagne n’étant plus « tendance ».
– L’activité du pôle de compétitivité Arve Industrie est beaucoup trop restreinte pour stopper les réductions d’effectifs dans le décolletage mais aussi dans l’ensemble de l’industrie (SNR, Tefal,…) et là encore, il s’agit d’un mouvement de fond qui concerne l’ensemble des pays dit industrialisé qui voient leurs outils de production partir en Asie.
– Le secteur tertiaire pourrait s’en sortir un peu mieux. Le pôle de compétitivité IMMAGINOVE est source de création de startups dont l’ambition reste également trop limitée pour être une véritable source de création d’emploi. Etant membre de SAVOIE ANGELS, nous avons permis à des startups régionales d’obtenir plus de 2 Mios d’euros de fonds propres, mais la loi de finance modificative de 2009 est venu restreindre les possibilités d’investissement. Un récent appel à projet de DGCIS doté de 30 Mios d’euros pour stimuler les activités du web innovant dont 10 pour le web 2.0 excluait de facto les entreprises provinciales car les seuls pôles de compétitivité susceptibles de labelliser les projets sont en Ile de France (CAP Digital & Systematics). Espérons qu’IMMAGINOVE ait pu stimuler ses membres à répondre au titre des projets « Serious Games » qui ont partiellement recours aux mêmes technologies que celles utilisées pour les films d’animation que nous connaissons bien en Haute-Savoie. Le pôle SPORTALTEC est en sursis.
Encore faut-il que nous ayons une infrastructure de communication adaptée…et ce n’est pas en prenant la décision d’équiper le département en fil de cuivre (décision récente) que nous pourrons supporter le développement du télétravail et multiplier les emplois du secteur tertiaire.
Aujourd’hui, l’essentiel des réflexions portent sur le cours terme, et les possibilités d’actions des politiques sont très limitées en ce domaine. Je n’ai pas encore eu l’opportunité d’entendre ou lire une vraie réflexion à long terme qui permettrait d’élaborer des scénarios d’évolution des industries présentes sur le territoire.


Si la Tour Eiffel et l’Arc de Triomphe sont des monuments universellement reconnus, de nombreuses destinations ont un patrimoine largement ignoré des guides touristiques traditionnels faute de les avoir référencés. Je ne sais si, cette approche fait partie des desseins que les chercheurs de l’Université de Singapour et de Google, mais ils se sont donnés pour objectif d’essayer de produire un inventaire des centres d’intérêts touristiques sur la Terre. Pour cela, ils ont utilisés plus de 21 millions d’images stockées dans la base de Picasa et de Panoramio qu’ils ont comparés avec un échantillon d’images géo-taggées issues. L’équipe de Google vient de démontrer dans un papier de recherche présenté lors d’une conférence sur la reconnaissance visuelle à Miami (Floride) qu’ils pouvaient obtenir un taux de reconnaissance supérieur à 80%. Ceci suppose qu’ils disposent d’un nombre suffisant de clichés qu’ils regroupent en clusters, les clichés étant sélectionnés en fonction de leurs similitudes visuelles. Un des clusters présentés est celui de l’Acropole d’Athènes qui est l’un des monuments les plus photographiés en Europe sachant qu’ils ont effectué leur étude en utilisant l’anglais comme langue de travail. Car en plus de la reconnaissance visuelle, ils utilisent largement les fonctions d’indexation du moteur de recherche de Google qui utilise aussi les tags attachés aux images ainsi que les descriptions enregistrées par les internautes. L’une des limites actuelles de la recherche, qui se veut sans objectif commercial pour l’instant, est celle des différences linguistiques. Par exemple, ils n’identifient que 101 centres d’intérêt en Chine pour 5312 sur la Planète dans 1259 centres urbains de 144 pays.