Mon premier Podcast sur le site de la RelationClient.net pour tout savoir sur la révolution RSS

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12/12/05 – Je n’ai pas encore créé de Podcast, mais j’y pense !… alors si vous souhaitez lever le voile sur le contenu de mon dernier ouvrage « RSS, blogs : Un nouvel outil pour le management » je vous invite à visiter le site RelationClient.net ou vous trouverez un bon interview de votre serviteur réalisé par Philippe Neuwbourg sous cette URL (http://www.relationclient.net/Interview-de-Jean-Claude-MORAND,-auteur-du-livre-RSS,-BLOGS-publie-chez-M2-Editions_a1424.html)

(C) Jean-Claude MORAND

Le Yield Mangement entre sur les pistes…

Annecy, Cannes, le 7 décembre 2005 – La désintermédiarisation était l’un des crédos du début de l’Internet. De nombreux marchands en ligne l’ont fort bien compris et se sont imposés sur le marché des offres de vente en ligne. Le tourisme n’a pas échappé à cette mutation de la relation client. Tous les GDS ont créés des filiales comme Travelocity, Expédia, Opodo pour fournir aux voyageurs des services qui n’étaient accessibles qu’aux agences de voyages. Puis les compagnies aériennes « low cost » se sont affranchies des multiples intermédiaires présents sur la chaine de distribution du voyage en ouvrant leurs propres systèmes de réservation aux clients. C’est ce qui fait le succès actuel des compagnies comme EasyJet et RyanAir ou encore le succès des ventes de la SNCF via IDTGV. Le Yield Management (ou pour les puristes de la francophonie le « Revenue management ») est une stratégie d’élaboration des prix qui a pour but d’aligner le niveau de prix en fonction de celui de la demande. Le calcul du prix doit en principe être fait pratiquement en temps réel et la communication doit également être possible très rapidement pour les consommateurs puisse réagir de la même manière. D’où l’intérêt des réservations et paiements en ligne via Internet. Cette technique produit ses fruits dans toutes les situations où les frais variables sont faibles. C’est-à-dire que les coûts de production sont peu sensibles à la variation de l’utilisation du service fourni. C’est le cas des trains et des avions, mais aussi des remontées mécaniques. Cette solution a largement été utilisée par les acteurs confrontés à une concurrence acerbité dans le but de détourner la clientèle des offres concurrentes où les coûts fixes étaient plus élevés. Selon Optims, la filiale de gestion hôtelière du GDS Amadeus, l’ « application systématique du Yield management a un impact positif, toutes choses égales par ailleurs, de l’ordre de 3% à 7% sur le chiffre d’affaires. » et bien entendu, s’agissant de revenu marginal, l’impact sur la marge est énorme. C’est précisément ce que recherchent les dirigeants de la SEM LES PORTES DU MERCANTOUR, qui viennent de gagner le Grand Prix de la meilleure utilisation des technologies et des usages Tourism@ 2005. En offrant un système de réservation en ligne des forfaits discountés plusieurs jours à l’avance, ils créent ainsi une incitation financière pour les skieurs de proximités de choisir leur station plus qu’une autre. Le jury, présidé par la Directrice Générale de Opodo était composé de 15 personnalités internationales du monde des nouvelles technologies de la communication, a jugé que « le site Internet Valberg-lowcost.com représentait l’innovation majeure de l’année en matière d’utilisation des nouvelles technologies pour le tourisme ».

 

Si le site Valberg-lowcost.com est une première expérience dans ce domaine, les initiateurs du projet (M. Christian Mars et Grégory Delafosse. L’architecture technique a été réalisée par la société XSalto (M. Patrice Casse) en sont encore à la période de test dans ce contexte. En fait, ils ont préparé une centaine de prix différents qu’ils déclinent pour l’instant uniquement en fonction des prévisions statistiques de remplissage de la station. Ils affirment ainsi avoir réalisé 7% de leurs ventes en ligne l’an dernier et une très forte réservation des forfaits saisons par ce même moyen lors du premier week-end de la saison 2005/2006. En 2006, ils entendent bien jouer sur la réactivité de l’Internet pour li le site Valberg-lowcost.com est une première expérience dans ce domaine, les initiateurs du projet en sont encore à la période de test dans ce contexte. En fait, ils ont préparé une centaine de prix différents qu’ils déclinent pour l’instant uniquement en fonction des prévisa vente des forfaits ajournée « pour lequel les clients ont en général une décision d’achat au dernier moment en fonction de la météo du jour.. » estimant que le risque météo peut être supporté par le client en échange d’une remise tarifaire.


Au-delà des conditions tarifaires, les dirigeants de Valberg, semblent vouloir créer une réelle communauté d’acheteur en ligne en créant une base de données qui devrait passer de 2000 membres à plus de 10000 pendant la saison. Des avantages de parking et de rapidité de retrait des forfaits font également partie de l’offre. Leur intention passe également par l’envoi de message « push » par email et SMS.

La dématérialisation du ticket de forfait de ski n’est pas encore au programme, mais les initiateurs du projet y songent sérieusement. Cette solution serait une source d’économie importante pour les gestionnaires des remontées mécaniques et surtout un réel service pour les skieurs du dimanche qui ont horreur d’attendre de longues minutes aux caisses avant de pouvoir acquérir le sésame qui leur ouvrira l’accès aux pistes.

Cette première expérience, certes novatrice ne factorise pas encore la réaction des autres stations qui pourront rapidement copier le modèle, ni l’impact sur la vie des ski-clubs locaux qui se comportent souvent comme des centrales d’achat de forfaits pour citadins. En les privant de cette valeur ajoutée (la possibilité d’offrir des forfaits à prix réduit), les stations supprimeraient un intermédiaire, mais aussi des animateurs historiques de la vie sportive des agglomérations alpines. Cela poussera sans aucun doute à créer de nouvelles formes de vie associative ou de voir disparaître certains ski-clubs dont l’activité est déjà mise à mal par la rareté de la neige et l’inflation des coûts de la pratique de ce sport. De plus en ce qui concerne les premiers essais de Valberg, la variation se fait essentiellement à la baisse avec une possibilité limitée d’exploitation de cette technique de marketing les jours et périodes où la fréquentation est maximum (un dimanche ensoleillé de février). Les effets de cannibalisation sont difficilement mesurables, mais apparaîtront avec force lors de la réaction des stations concurrentes qui pourraient s’engager dans une guerre des prix qui ne pourrait précipiter qu’un peu plus rapidement vers le dépôt de bilan les stations dotées d’un faible enneigement où ayant des coûts d’exploitation trop élevés. La différence majeure entre une station et un avion ou un hôtel est une capacité théorique infinie. La seule contrainte étant soit les places de parking ou la capacité du réseau routier à absorber un flot de véhicules sur une courte période. Il est donc probable que cette approche prenne des formes sensiblement différentes dans un avenir proche sous la pression de la concurrence.

 

(C) Jean-Claude MORAND

Les entreprises françaises iront-elles dans la poubelle digitale de l’économie ?


Dans un des commentaires postés en réponse à la présentation de Jacques Froissant de mon dernier ouvrage « RSS, Blogs : Un nouvel outil pour le management », Adrien cherche à segmenter le lectorat en deux catégories : Les DSI et les Directeurs de la communication. Cette recherche d’un positionnement fonctionnel au sein de l’entreprise n’est pas nouvelle. D’un côté, les DSI, (CIO en anglais) sont de plus en plus nombreux à pouvoir intervenir sur la gestion de l’entreprise en intégrant les comités de direction, et de l’autre les Directeurs du marketing et de la communication sont depuis longtemps des membres influant de ces comités. Le problème est que chacun a son jargon. Les premiers manipulent des acronymes tels que Java, Ajax, Web 2.0, XML, RDF, RSS, Meta tag et d’une manière générale tous les « ML » comme « méta langage ». Donnons-leur le crédit de leur maîtrise d’un point de vue technique. De l’autre les DIRCOM (CMO en anglais) parlent de Category marketing, de marketing 1to1, de « Customer Generated marketing », de segmentation, de CPC, de SEM, de SEO, Yield management … Autant dire que déjà au stade du vocabulaire les deux communautés ont des efforts à faire pour se comprendre. Mais n’est-ce pas inscrit dans nos bibles de managers de se former en permanence ? Pourquoi ne ferions-nous des efforts pour acquérir au moins une compréhension de base de la taxonomie utilisée par les fonctions majeure de l’entreprise ? Pour rester dans la zone marketing et informatique, dans un article du mois d’octobre 2004, Gary Beach, de CXO Publishing estime que seulement 25% des entreprises (US) ont des normes de travail synchronisées entre les deux fonctions évoquées par Adrien. Il estime cependant que 40% d’entre elles développent des efforts pour que les deux services aient des approches de gestion plus cohérentes. En effet, sans une compréhension réciproque des technologies et techniques utilisées par chacun d’eux il est très difficile de mettre en œuvre des stratégies marketing de génération de la demande à l’aide des TIC. L’ignorance de l’autre monde ne peut conduire qu’à la paralysie des actions et à une réduction des budgets IT. Pour autant que les différences culturelles soient réduites, une alliance entre le DSI et le DIRCOM permet de défendre des approches novatrices et de convaincre les autres membres des comités de direction de les financer. Bien entendu, la conjonction de ces compétences ne peut qu’engendrer des actions de marketing plus performantes, plus nombreuses et générant ainsi un plus grand nombre de leads ou de commandes. Il en est ainsi des approches RSS que je prône dans mon ouvrage. Elles ne sont possibles qu’à deux conditions : que les DSI comprennent les enjeux marketing des flux RSS, et que de l’autre côté les DIRCOM aient un minimum de connaissance de cette technologie pour qu’ils puissent challenger leurs collègues des départements informatiques pour qu’ils soient en mesure de leur demander de mettre en œuvre ces flux. Martha Rogers de Marketing 1to1 enfonce encore plus le clou dans son article en rapportant des propos sans nuance du même Beach et Neale-Bay, directeur exécutif de l’association américaine des CMO (DIRCOM), qui estiment [et je partage largement ce point de vue] que les « entreprises doivent cumuler leurs compétences IT et marketing rapidement, ou leurs concurrents qui opèrent sur un mode de self-service [en ligne] en temps réel viendront challenger leurs valeurs ajoutées sur leur base de clients. » . Beach va encore plus loin en écrivant que les « entreprises qui continuent à maintenir un mur entre le marketing et la technologie ne seront plus viables.. Ces sociétés iront dans la poubelle de l’économie digitale américaine si elles ne le font pas.». Sans aller jusqu’à cette extrême, je crois que la frontière entre les deux métiers est de plus en plus fine. En écrivant « RSS, Blog : Un nouvel outil pour le management ». Je me considère être plus proche de la fonction DIRCOM, le nombre de lignes de code étant extrêmement réduit, tout au plus une description en annexe des différentes balises utilisées par le standard RSS car je crois en effet qu’il m’est nécessaire d’en avoir au moins l’inventaire pour imaginer des campagnes de marketing pertinentes. Un glossaire important vient éclairer ceux qui auraient des difficultés avec le jargon de l’une ou l’autre des communautés. En prenant un seul exemple, le fait de savoir qu’il existe une balise [category] me permet de concevoir une segmentation des flux par produits ou par centres d’intérêts, d’envisager de créer des flux par communauté de clients. Je revendique donc que les DSI doivent approfondir en permanence leurs connaissances en gestion (pas seulement en marketing), mais aussi que les DIRCOM doivent étendre leur culture informatique au-delà du maniement de Powerpoint pour être en mesure de maximiser le potentiel des TIC.
(C) Jean-Claude MORAND